Au coin du feu à Disneyland Paris

Rien de tel qu’un bon feu le soir du 24 décembre pour se réchauffer, se rassembler, et attendre ensemble la venue du Père Noël. À Disneyland Paris, les cheminées ne manquent pas et chacune d’entre elles raconte une histoire. Attardons-nous sur quelques-unes d’entre elles…

MAIN STREET, U.S.A.

Dans cette rue du tournant-du-siècle, si certains commerces comme Cable Car Bake Shop ou Market House Deli ont opté pour une certaine modernité en se dotant d’un poêle, d’autres sont restés fidèles à la bonne vieille cheminée, comme à Victoria’s Home Style Restaurant ou Lilly’s Boutique. Chez Walt’s – an American Restaurant, celle située dans le salon consacré à Discoveryland est une création originale de l’Imagineer Eddie Sotto, inspirée de la cheminée de la bijouterie Fouquet située au musée Carnavalet à Paris, et imaginée par Alphonse Mucha, figure de proue de l’Art Nouveau. Le choix de cet artiste correspond parfaitement au thème de ce salon dédié à Jules Verne. Sculptée en Noyer d’Amazonie, elle est surmontée d’une sphère armillaire (modélisation de la sphère céleste) stylisée évoquant le roman De la Terre à la Lune, et dans laquelle flotte une maquette du Nautilus réalisée par Tom Sherman, le directeur artistique de l’attraction Les Mystères du Nautilus.

Au Salon Mickey, le style victorien est de mise avec sa cheminée massive mariant le bois et le marbre, adoucie par des motifs floraux répartis sur le manteau. Un buste rend hommage à l’inspirateur de Disneyland Paris, tandis que le stéréoscope dit « de Holmes » déposé tout à côté est un souvenir typique cette période. Ce petit dispositif à main permettant de voir des photos en relief fut en effet inventé dans la deuxième moitié du 19e siècle, et fut très en vogue jusqu’au début du 20e siècle, à l’époque de la naissance de Walt.

FRONTIERLAND

Les hivers peuvent s’avérer rigoureux dans le Vieil Ouest, et les habitants de Thunder Mesa le savent bien. Old Joe, le prospecteur solitaire de Big Thunder Mountain et les propriétaires de Thunder Mesa Mercantile se chauffent plutôt au poêle. Alors, pour trouver des cheminées, direction Phantom Manor, dont les âtres se devinent aux souches qui étoffent sa toiture.  Massive et lugubre, celle de la Salle de Bal affiche une décoration à l’image de la splendeur de la pièce, souvenir d’un âge d’or révolu, tandis que les flammes qui dansent dans le foyer dégagent une inquiétante lueur verte qui ne laisse aucun doute sur l’emprise surnaturelle du lieu. Quant à celle du Boudoir, la lumière vacillante de son feu révèle des formes étranges, visages grimaçants et regards menaçants, dans les motifs de son manteau et de ses chenets !

Plus modestes sont les cheminées de Cowboy Cookout Barbecue et Fuente del Oro Restaurante. La première est un foyer au sens plein du terme, rassemblant autour d’elle les convives de Cottonwood Creek Ranch. Composée d’un socle en pierre et d’un conduit en tôle ondulée, elle permet de faire rayonner la chaleur – peut être avec un feu de bois de peuplier, « Cottonwood » désignant cette essence censée pousser au voisinage de notre grange.

Enfin, à Fuente del Oro Restaurante, la cheminée est plus discrète. Si elle a pu fonctionner durant la ruée vers l’or, elle est aujourd’hui un élément de décoration dans l’une des salles du restaurant, reconnaissable à son manteau arrondi comme on en trouve encore au Sud-Ouest des États-Unis, du Nouveau-Mexique au Colorado.

ADVENTURELAND

Même s’il ne fait jamais aussi froid dans les Caraïbes, les pirates ne dédaignent jamais un bon petit feu de joie ! Ce fut aussi une volonté délibérée des Imagineers qui ont conçu le Parc de lui apporter ainsi un côté chaleureux et agréable durant la saison froide.

Au restaurant Captain Jack’s, la cheminée nous attend dès l’entrée, juste après l’accueil des convives. Ses chenets en forme d’hippocampes nous rappellent qu’il s’agit bien d’une taverne de marins, tandis que sur son manteau trône fièrement la maquette d’un bateau de l’époque. Non loin de là, la cheminée de la boutique Le Coffre du Capitaine accueille elle-aussi la maquette d’un vaisseau. Mais sa grille est bien différente : loin des motifs pacifiques du Captain Jack’s, elle arbore une impressionnante tête de mort parée de deux sabres d’abordage. Pas de doute, nous sommes passés du côté des pirates, et notamment ceux de L’Île au Trésor, le film Disney de 1950, qui a inspiré l’ensemble de la décoration de la boutique.

Mais la cheminée la plus impressionnante d’Adventureland est sans doute celle de Colonel Hathi’s Pizza Outpost, où les explorateurs du monde entier ont l’habitude de se restaurer avant de partir pour de nouvelles aventures. Considérant l’ampleur du lieu, il fallait une large cheminée. Celle-ci trône majestueusement contre l’un des murs de la « salle des cartes », à gauche de l’entrée principale. La couleur des pierres qui la composent rappelle directement celle des roches situées aux alentours du bâtiment, et suggère qu’elles ont servi de matière première pour la construire. Quant à son imposante grille en fer forgé, elle présente les lettre « EC » en son centre, évoquant l’ « Explorers Club », le nom du restaurant avant 1994. Enfin, sur sa paroi de verre est gravée une immense carte du monde, autour de laquelle les aventuriers peuvent se rassembler afin de partager leurs souvenirs d’expéditions à travers le globe.

FANTASYLAND

Dans le plus joyeux de tous les royaumes, les cheminées font florès. Rien que dans Le Château de la Belle au Bois Dormant, on en trouve une dans La Galerie du Château, dans laquelle brûlent des rouets interdits par le Roi Stéphane, une dans La Boutique du Château, inspirée par la fameuse séquence « J’en ai rêvé » du classique de 1959, et une plus rustique chez Merlin L’Enchanteur, juste avant l’escalier menant à La Tanière du Dragon, avec des hiboux, une collection de papillons et autres objets de curiosité rappelant l’univers du magicien.

L’Auberge de Cendrillon possède deux cheminées. La première, de style Renaissance, occupe la plus grande salle et affiche une exquise sculpture du fameux carrosse de la Princesse insérée dans son manteau. La seconde, de style classique, a cette particularité d’avoir son foyer ouvert sur deux côtés et donnant dans deux salles différentes.

Quant à Toad Hall Restaurant, fidèle en cela à la démesure de son propriétaire, Crapaud Baron Têtard, il compte pas moins de sept cheminées qui se dressent fièrement sur son toit de bardeaux bruns. À l’intérieur, la cheminée de briques rouges de la salle de jeux est surmontée d’un tableau réalisé selon la technique du « polage » (comme le vitrail surplombant l’entrée du Château de la Belle au Bois Dormant) qui lui permet de changer régulièrement de sujet. Voici donc notre baron mégalomane représenté tour à tour sous les traits du Cavalier Riant de Frans Hals, de Van Gogh et même de La Joconde ! Pour autant, notre jovial égocentrique a ménagé une petite place à ses amis : l’âtre de la bibliothèque est en effet décoré de deux statues, celles de Monsieur Rat et de Monsieur Taupe.

N’oublions pas non plus la ravissante cheminée de Gepetto dans Les Voyages de Pinocchio, surmontée de plusieurs automates créés par le sculpteur, celle de la chaumière dans l’attraction Blanche-Neige et les Sept Nains, dont la douce chaleur fait sécher les chaussettes de nos joyeux mineurs, ainsi que celle de La Confiserie des Trois Fées, juste en face de l’entrée.  Gardez bien l’œil ouvert, car c’est justement là que se cachent Flora, Fauna et Pâquerette !

LE PARC WALT DISNEY STUDIOS

Mais les cheminées de Disneyland Paris ne sont pas toutes concentrées au niveau du Parc Disneyland. On en retrouve également dans le Parc Walt Disney Studios.

Dans The Twilight Zone Tower of Terror, nul ne peut rater l’âtre majestueux qui trône au fond du Lobby et qui raconte à lui seul l’histoire de ce lieu chargé. Ses proportions gigantesques et son immense tapisserie arborant le logo de l’hôtel témoignent de l’opulence de l’endroit à son heure de gloire. Quant aux motifs géométriques du foyer symbolisant des flèches et le soleil, ils évoquent immanquablement le style Pueblo Deco, mélange d’Art Déco et d’art amérindien très populaire dans la Californie des années 1920. Enfin, le mur décrépi porte la trace évidente que quelque chose de terrible s’est passé ici, quelque chose qui a stoppé net la frénésie qui animait jadis l’hôtel. Mais pour en savoir plus, il faudra franchir les portes de la Quatrième Dimension…

LES HÔTELS DISNEY

Dans un hôtel Disney, la chaleur de l’accueil ne se résume pas seulement au sourire des Cast Members. Elle tient également à la décoration et à la manière de la faire vivre. C’est la raison pour laquelle on trouve également des cheminées dans les lobbies du Disney’s Hotel Cheyenne et du Disney’s Davy Crockett Ranch – en pierre, comme il se doit chez les pionniers !

Le Disneyland Hotel en possède plusieurs, mais on retiendra tout particulièrement celle du lobby, luxueuse et cossue, utilisant des matériaux nobles comme le marbre, et surmontée d’un superbe tableau peint par l’Imagineer Frank Armitage (qui s’est lui-même représenté, assis sur le banc au premier plan, en habits d’époque) attestant de l’importance de l’hôtel dans l’histoire et la prospérité de Main Street, U.S.A. L’histoire de ce Land s’inspire en effet de celle de Coney Island près de New York (citée dans la musique d’ambiance du Land, à travers la chanson « Goodbye My Coney Island Baby », ou encore celle de Coronado près de San Diego (dont l’Hotel Del Coronado servit d’inspiration au Disneyland Hotel), où l’arrivée du train a permis le développement du tourisme et de l’économie locale.

Nous finirons notre voyage par l’une des cheminées les plus emblématiques de Disneyland Paris, celle du Disney’s Sequoia Lodge, inspirée du célèbre architecte Frank Lloyd Wright, principal protagoniste du style « Prairie » (Prairie School) qui privilégie des matériaux traditionnels comme la pierre et le bois associés à des formes géométriques simples et épurées. L’emplacement de cette cheminée ouverte, au coeur du Redwood Bar and Lounge rappelle également Hollyhock House, cette splendide maison californienne inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco, dessinée par le même Wright, et apporte une chaleur et une convivialité qui font de ce lieu l’un des plus appréciés de la destination pour se retrouver après une belle journée dans nos Parcs à Thème.

Avec toutes ces cheminées, décidément, le Père Noël n’aura que l’embarras du choix !

Kinai
Disney et moi, c’est une longue histoire d’amour. Je suis tombé dedans petit, et je n’en suis jamais ressorti. Du cinéma aux parcs d’attractions, en passant par l’histoire de Walt Disney Company, jusqu’aux BD, tout me passionne.