COMMENTAIRES SUR LES RESULTATS ANNUELS 2016
Nous étions convié il y a quelques jours avec d’autres influenceurs-actionnaires à une présentation des derniers résultats annuels d’EuroDisney suivie par une cession de questions-réponses.
Mark Stead commence en rappelant le contexte difficile que la société subit depuis un an : les mouvements sociaux, les attentats et l’état d’urgence qui ont eu pour résultat une baisse importante du Tourisme en France, ce qui explique donc la baisse de fréquentation des Parcs et des Hôtels.
En parallèle, les charges ont augmenté en raison des investissements dans les nouveaux spectacles, le plan de réhabilitation du Parc Disneyland et des hôtels, la préparation du 25ème Anniversaire ainsi que les augmentations de salaires des CastMembers ( 2,3% au mois janvier).
Question 1 : Qu’en est-il des dépréciations des actifs ?
Mark Stead rappelle que cette année la perte nette sur l’exercice est de 293 millions d’euros et que suite à un exercice où l’environnement s’est fortement dégradé, il faut réévaluer la différence entre la valeur réelle des actifs et celle inscrites au bilan. Il faut donc revoir la valeur de ces actifs pour les aligner sur leur valeur réelle en fonction des prévisions futures, cette valeur nette doit être inscrite au bilan.
Elle a donc entraîné le passage d’une charge pour dépréciation d’actifs portée au compte de résultats qui n’a engendré aucune de sortie de trésorerie. Il continue en donnant un exemple :
Si le budget de l’année N prévoit un résultat de 100 et celui de N 1 une augmentation du chiffres d’affaires de 5% on obtient donc 105 de CA en N 1 le total des deux donne 205 et c’est parfait pour les actifs.
Mais si le résultat réel constaté de l’année est de 70 et que l’augmentation sur N 1 a été prévue à 10%, ce qui donnera 77 à N 1. Le résultat des deux exercices sera donc de 147. Ce qui est nettement inférieur au résultat attendu qui était de 205.
Ce résultat négatif est selon les normes comptables françaises obligatoirement à mettre dans le compte de résultat comme une charge de dépréciation, il faut donc déprécier l’actif pour ajuster sa valeur. Au vu des indicateurs ils ont donc dut déprécier les actifs pour prévoir.
Maintenant si le chiffre d’affaires remonte, il faudra revoir la valeur des actifs à la hausse. Il rappelle aussi qu’il est obligatoire d’effectuer un test de dépréciation des actifs et de constater la charge dès lors que la valeur comptable est supérieure à la valeur recouvrable.
Question 2 : En ce cas, quand avait été effectué le dernier test ?
Si il y a une chute de performance ils sont alors obligé de déprécié les actifs sur 10 ans. L’augmentation du chiffre d’affaires prévu l’année dernière n’a pas été atteinte, celui-ci à même baissé. Ils sont donc obligé de déprécier, ce qui a poussé à effectuer le test.
Question 3 : Donc vous avez une vision optimiste ?
Personne ne pouvait prévoir les attentas du 13 novembre 2015 et leurs répercutions avec le passage du pays en état d’urgence.
Jusqu’au 13 novembre ils étaient à 6%, conforme aux prévisions, puis il a chuté à partir de cette date. Ils préparent le budget en le réadaptant à cette nouvelle situation et alors survient l’attentat de Nice qui provoque une nouvelle chute.
Pendant ces différentes périodes ils ont donc lancé des offres promotionnelles mais la fréquentation du site web chutait quand même, donc pas de conversion.
Question 4 : Suite au comité Interministériel sur le tourisme, Disneyland Paris a-t-il pu défendre sa vision ?
Oui, et il pense qu’ils ont été écouté, mais le fait d’être en état d’urgence gèle les envies de visites d’une grande partie de la clientèle étrangère.
Catherine Powell essaye de faire changer les choses et de défendre Disneyland Paris auprès du gouvernement.
Question 5 : Concernant l’obligation de mettre au capital du groupe la renonciation des royalties et de la rémunération du gérant due à The Walt Disney Company, Quelles sont les garanties ? Par des actions ? De la dette ?
D’après les normes internationales comptables IFRS, même si EuroDisney ne paye pas les 76 millions de royalties dues, il faut inclure dans la comptabilité tout renoncement à versement ou tout service gratuit. Il ne peut pas y avoir de cadeau. C’est donc comptabilisé dans le compte de résultats en débit et en crédit dans les capitaux propres.
Ils sont obligés de constater la charge même si cela améliore la trésorerie. Mais juridiquement c’est un abandon pur et simple de créance.
Cette décision a du être approuvée par le Comité de Direction d’EuroDisney, cela ne relèvera donc pas du vote lors de la prochaine assemblée générale. Maintenant une des répercutions est que les capitaux propres passent en négatif. Donc le résultat consolidé EDA passe en négatif.
Il faudra donc trouver une solution pour reconstituer la trésorerie dans les 2 ans, sinon il y aura trois solutions possibles :
– Dissoudre la société ;
– Retrouver de la trésorerie par abandon de créance ;
– Recapitaliser l’entreprise.
Aujourd’hui, ils apportent une attention particulière à la trésorerie. Il y a donc une gestion prudente des coûts.
Les rénovations sont actuellement réduites au maximum (notamment celle de l’hôtel New York) et/ou repoussées. Tout dépendra du succès du 25ème anniversaire.
Mark rappelle qu’actuellement il n’est pas envisagé de réduction de personnel.
Question 6 : Aujourd’hui vous avez comme actifs des terrains, des immeubles,des attractions, des hôtels. Quels sont les actifs qui ont été dépréciés ? Les terrains ne peuvent pas êtres dépréciés cela veut donc dires que vous avez déprécié les attractions et les hôtels ?
Oui ce sont des attractions et des hôtels qui ont été dépréciés.
Question 7 : On se rend donc compte que la valeur des actifs est trop haute. Donc vous les avez acheté trop chers ?
Pas par rapport contexte du point de départ. Ils sont obligé de tenir compte de l’environnement dans lequel évoluent les actifs. Cette année, comme il y a un impact extérieur qui plombe les revenus de ces actifs, ou en d’autres termes que l’environnement dans lequel évolue ces actifs est défavorable, il faut rééquilibrer.
Question 8 : Quel est le pourcentage de dépréciation des actifs ?
Un peu près un tiers, soit 33%.
Question 9 : On perd donc un tiers de la valeur du groupe et cela donne donc bien l’idée que l’on a surpayé les hôtels et les attractions ?
Quand les attractions ont été achetées, ils n’avaient pas prévu les attentats et autres événements extérieurs.
Si en 1992, The Walt Disney Company avait prévu cela, ils auraient mécaniquement moins investit pour équilibrer.
Question 10 : Nous avons perdu 150 millions sur la trésorerie avec l’abandon de créance de 70 millions. Avez-vous des pistes pour allez rechercher cet argent manquant ?
Ils sont actuellement en négatif. Ils regardent donc pour limiter la croissance des coûts, ce qui sera facile avant les 25 ans. Après, mécaniquement, ceux-ci vont augmenter.
Les futurs investissements sont en réflexion, mais une chose importante avec la rénovation du Newport Bay Club et que cela a fait augmenter fortement la satisfaction et le revenu par visiteur.
Un accent particulier est mis sur le développement d’événements spéciaux comme les privatisations qui rapportent beaucoup d’argent.
Ils regardent aussi pour réduire un peu l’investissement en attendant les 25 ans. Sicela marche ils réinvestiront, si le résultat est mitigé il faudra réfléchir. Quoiqu’il en soit, ils ont deux ans devant eux.
Question 11 : Pourquoi deux ans ?
Grâce au passage des 25 ans et si c’est un énorme succès, cela devrait équilibrer les comptes, du moins ils l’espèrent.
Question 12 : Augmenterez-vous la part d’appel à la concurrence pour vos marchés ?
Ils regardent pour des applications mobiles ou par exemple les check-in par téléphone portable. Donc oui, c’est une chose en cours.
Question 13 : Sur les effectifs, qu’elle est l’évolution avec le grand plan de recrutement annoncé de 8000 postes ?
Le nombre d’employé reste stable. Cette année ils ont prévu principalement des augmentations dans le marketing digital, CEO et le divertissement.
Question 14 : De nouveaux partenaires sont en vue comme Renault qui a commencé une campagne de publicité ?
Renault a signé oui, ils vont aussi signer l’arrivée de nouveaux partenaires, cela progresse.
Ils étaient arrivés à un plancher bas, avec la politique de rénovation ils gagnent de nouveau partenaires.
Question 15 : On revient au sponsoring d’attractions ?
Cela change de forme, cela évolue.
Question 16 : Le flux de trésorerie investissement est en hausse en vue des 25 ans, mais qu’elle part revient aux Villages Nature ?
Environ 15 millions d’Euros. Comme le chantier a pris du retard, ils ont été obligé de remettre un peu d’argent cette année. Argent qu’ils vont récupérer à la livraison, et ils remettront un peu pour l’ouverture pour le récupérer sur l’exercice suivant.