Il y a quelque chose de profondément ironique à voir Blanche-Neige, l’un des piliers fondateurs de l’empire Disney, devenir aujourd’hui le symbole de sa plus cuisante débâcle. Disney, qui semble récemment avoir confondu nostalgie avec recyclage industriel, vient de se prendre une énorme gifle empoisonnée avec Blanche-Neige. Entre polémiques en cascade, casting discuté (coucou Rachel Zegler, coucou Gal Gadot), et scénario englué dans une bien-pensance maladroite, le remake s’est vautré avec un panache presque artistique : 70 petits millions au box-office US, pour un budget qui flirte dangereusement entre 250 et 350 millions.
Raiponce, plus de tresse, plus de stress : annulée
Résultat ? Le studio aux grandes oreilles commence enfin à redescendre de sa tour. Et l’une des premières victimes de cette chute : Raiponce. Oui, celle avec les cheveux qui touchent le sol et les chansons que vous gardez en cheveux… heu, en tête. Le projet live-action, pourtant annoncé avec poêles et casseroles, se retrouve soudainement… “mis en pause”.
Comprenez : le projet est enfermé dans l’armoire, aux côtés de Flynn, avec une étiquette du genre “si ça ressort un jour, merci de lui donner un coup de poêle”.
Une tour… qui s’effondre
Pourtant, on nous avait promis du rêve : Michael Gracey (The Greatest Showman) à la réalisation, Jennifer Kaytin Robinson (Thor: Love and Thunder) au scénario, et Florence Pugh en princesse à la grande tignasse blonde (en rumeur seulement, mais assez pour faire vibrer Internet). Et là, pouf, tout disparaît comme un carrosse à minuit.
La vraie magie coûte cher
Faut dire que Raiponce, version animée de 2010, reste encore aujourd’hui le film d’animation le plus cher de Disney (260 millions, hors inflation). Refaire ça en live-action ? Avec des vrais cheveux, une vraie tour, et des CGI (Computer-Generated Imagery) qui tiennent la route ?
Bonjour les coûts, bonsoir la faillite.
Disney commence à faire le tri dans sa malle à souvenirs
Soyons clairs : ce n’est pas la première fois que Disney réalise que tout ce qui est vieux ne mérite pas forcément un lifting.
Le prequel d’Aladdin sur le Génie ? Retour dans la lampe.
Merlin l’Enchanteur et Bambi ? Envoyés paître.
Le Hercule de Guy Ritchie ? Perdant pied dans le Styx, réussira-t-il à en réchapper ?
Et le film sur le Prince Charmant avec Chris Hemsworth ? On parie qu’il s’est réveillé, a vu le script, et s’est recouché.
Lilo, Vaiana… et les derniers espoirs de Mickey
Pendant ce temps, Mickey croise les doigts pour que Lilo & Stitch, prévu pour mai, fasse oublier la catastrophe capillaire de Blanche-Neige. Pas étonnant qu’on ne veuille plus risquer de sacrifier la chevelure de Raiponce après ça.
Et Dwayne Johnson est déjà dans les starting blocks pour Vaiana en 2026. Avec un peu de chance, d’ici là, Disney aura compris que “remake” ne rime pas toujours avec “jackpot”.
Re…makes, re…grets
Ironie du sort : ce n’est plus la méchante reine qui menace les princesses Disney, mais le studio lui-même, pris dans sa propre spirale d’auto-sabotage. À force de déterrer ses classiques pour les recycler façon blockbuster insipide, Disney semble avoir oublié ce qui faisait la magie originelle : le coeur, l’audace, et l’art de raconter une histoire, et non pas pas juste de la rentabiliser. Aujourd’hui, la “maison de la magie” ressemble surtout à une usine à remakes fatigués, à la recherche désespérée de sa prochaine poule aux oeufs d’or. Mais quand même Raiponce se prend la tour sur la tête, peut-être est-il temps de se réveiller et de retourner à l’essentiel : raconter quelque chose de nouveau. Ou au moins, de sincère.