Noël est une période privilégiée pour partager des moments précieux avec ceux qu’on aime, notamment à Disneyland Paris. Pour nous mettre dans l’ambiance des Fêtes, nous avons demandé à des Imagineers et des Cast Members de partager avec nous leurs plus beaux souvenirs de Noël.
Aujourd’hui, c’est au tour d’Emanuel Lenormand, Metteur en Scène.
Photo prise avant 2020
Quel fut votre premier Noël à Disneyland Paris ?
J’ai eu la chance de pouvoir être là pour le tout premier Noël. À l’époque, j’étais Capitaine Danseur. J’avais vécu six mois en Floride avant l’ouverture, dans le cadre d’un programme de formation en vue de l’ouverture d’Euro Disneyland. C’est là que j’ai découvert ce qu’était un « Noël Disney ». J’étais émerveillé. Rien qu’au Magic Kingdom, il y avait deux sapins, plus celui des Disney’s Hollywood Studios et celui d’Epcot. J’ai halluciné de ces arbres gigantesques qu’on ne voit que dans les Parcs Disney, et de toutes ces décorations. En revenant en France, j’ai particulièrement apprécié ce premier Noël à Disneyland Paris car je retrouvais tous les ingrédients que j’avais aimés aux États-Unis, mais cette fois dans un contexte européen. J’étais émerveillé par les décorations de Main Street, U.S.A., et bien sûr le sapin. À l’époque, La Parade de Noël était présentée juste après La Parade Disney. Il y avait le char du Père Noël, les bonhommes de neige et les « dames-couronnes » qui portaient des costumes magnifiques rouges ou verts, et de grandes couronnes ornées de bougies. Tous les Personnages Disney avaient des bonnets et des écharpes. Il y avait aussi le ballet des rennes, qui étaient rigolos avec leur grande langue, ainsi que 40 soldats de plomb dont certains jouaient réellement du tambour ou de la trompette – une vraie performance ! On entendait les soldats de loin parce qu’ils avaient de grosses chaussures qui faisaient énormément de bruit quand ils marchaient tous en cadence.
Parmi les autres Noëls de Disneyland Paris, quels sont ceux qui vous ont le plus marqué ?
Il y a bien sûr Lights of Winter, ces arches magnifiques sur Main Street, US.A., ou encore le « Noël blanc », en 1995, qui était vraiment très élégant. Les massifs de Central Plaza étaient recouverts de neige et on y avait installé des décors tout blancs également, en rapport avec chaque Land : des girafes pour symboliser Adventureland, des ours pour Frontierland, une licorne pour Fantasyland et un croissant de lune pour Discoveryland. Et au milieu, il y avait une énorme boule dans laquelle se trouvait un ange, avec de la neige qui bougeait à l’intérieur.
Quelques années plus tard, nous avons eu un château de verdure tout en sapins que l’on pouvait traverser et à l’intérieur duquel on pouvait voir Bambi.
C’est aussi ce que j’aime à Disneyland Paris : cette originalité et cette touche européenne au niveau de la décoration et des concepts, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.
À quels spectacles de Noël avez-vous participé ?
J’ai participé à beaucoup de spectacles, mais je me souviens tout particulièrement de Mickey’s Paradise (1995) qui se jouait tous les soirs et les week-ends sur la patinoire du Disney’s Hotel New York. Il y avait d’énormes bobines de film sur la glace et Mickey en sortait différents accessoires – la lampe d’Aladdin, une ombrelle ou encore le chapeau d’Apprenti Sorcier – qui permettaient de faire venir le Génie, Mary Poppins et Bert ainsi que Hyacinth, l’hippopotame de Fantasia. C’est un spectacle qui a eu beaucoup de succès.
Je me souviens également de Mickey et la Magie de l’Hiver (1997), qui comportait plusieurs standards de la saison comme « Let It Snow », « Baby, It’s Cold Outside » ou « Winter Wonderland ». C’était un spectacle complet. Quand mon frère est venu y assister, il m’avait dit qu’il avait eu l’impression de voir un dessin animé de Donald le dimanche après-midi à la télé, dans l’univers de Noël. On passait du rire à la nostalgie, dans un décor très réaliste. Il y avait même une patinoire sur scène ! Et à la fin, nous avions un traineau tiré par deux chevaux de Pony Farm qui débarquait sur scène avant de repartir vers les montagnes. C’était vraiment un spectacle superbe !
Vous avez eu en effet la chance de vivre ce spectacle des deux côtés du miroir, en tant qu’artiste puis en tant que metteur en scène.
J’ai vécu cela également sur le spectacle Le Noël de Mickey (1992) à Fantasy Festival Stage, où se trouve aujourd’hui Meet Mickey Mouse – Rencontre avec Mickey. J’ai eu le plaisir de le faire d’abord en tant que danseur puis en tant que Metteur en Scène à partir de 2004. Je me suis alors amusé à apporter toutes sortes de touches personnelles ! C’était un spectacle très mignon, qui était censé se dérouler la veille de Noël, dans un décor charmant. On y croisait des ours dansants, des pantins, des poupées… C’était très drôle.
Quels sont vos meilleurs souvenirs de Metteur en Scène à Noël ?
Mon plus grand souvenir, c’est d’avoir créé Mickey et le Big Band de Noël en 2017 à Vidéopolis. C’était un vrai défi parce qu’on n’avait jamais fait ce genre de chose à Disneyland Paris. Notre Vice-Président en charge des spectacles, voulait vraiment qu’on aille dans cette dimension un peu Carnegie Hall, Broadway, claquettes, big band. J’en garde un excellent souvenir. Nous avons travaillé avec un chorégraphe new-yorkais, Matt West, qui avait fait les chorégraphies de la comédie musicale La Belle et la Bête à Broadway. J’ai adoré travailler avec les musiciens et les différents corps de métier sur ce projet. Par la suite, c’est Arnaud Feredj qui l’a transposé à Animagique Theater où il a vraiment sa place, mais c’était une première fois formidable !
Après, mon autre bébé, c’était Chantons Noël !, toujours à Vidéopolis, en 2018 et 2019. Le premier spectacle intégrant le Programme Disney Performing Arts, qui permet à des ensembles amateurs de se produire sur les scènes de Disneyland Paris. C’était un projet particulièrement complexe car il impliquait la participation de groupes venus de toute l’Europe et malgré toutes les difficultés logistiques, nous avons réussi à le monter ! La musique est géniale. Elle a été produite en Floride. Pour le coup, on est vraiment dans l’esprit de Noël de Dickens, avec des costumes sublimes dessinés par Sandrine Deschamp, costume designer de Disneyland Paris à qui l’on doit aussi ceux d’Un Noël Fantastitch ou encore de La Parade de Noël. C’était très amusant de travailler ainsi sur un spectacle en deux versions. Le week end, on recevait des chorales jusqu’à 100 personnes. Il y avait un impact énorme. Pour cette version, la mise en scène était plutôt très sobre afin de mettre en avant ces ensembles. Et la semaine, on avait une version sans chorale. Du coup, la chorégraphie était un peu plus élaborée pour les chanteurs et les Personnages. Et puis il y avait la magie de la vidéo, grâce à laquelle les paroles des chansons pouvaient s’afficher pour que le public puisse chanter avec nous. C’était un spectacle ravissant : quatre chanteurs, des Personnages Disney, et la magie opérait ! Noël, c’est la madeleine de Proust, des airs qui vous rappellent vos parents, vos grands-parents, la famille, des souvenirs partagés. Et notre spectacle faisait écho à tout cela d’une manière très authentique.
Vous avez également apporté l’esprit de Noël au Parc Walt Disney Studios.
Pour le premier Noël du Parc, j’ai lancé les Swing Along Santas, des chanteurs a cappella qui se produisaient sur un petit pont de bois. Les Américains ont une manière bien à eux de chanter Noël, avec un côté jazz, un côté crooner. C’est quelque chose que j’ai beaucoup apprécié lors de mon premier Noël en Floride, avec toutes ces chansons comme « Santa Claus is Coming to Town », « Winter Wonderland », ou encore « Rockin’ around the Christmas Tree ». J’ai donc repris cette idée avec cet ensemble qui chantait des standards en harmonie en costume de Père Noël agrémenté de guirlandes électriques ! Il y avait aussi les Ciné Folies, des groupes de comédiens qui simulaient des scènes de tournage dans Studio 1. J’avais écrit tous leurs scénarios, et j’en ai fait une version « Noël ». C’était à mourir de rire !
La musique tient une place de choix dans votre démarche artistique. Parmi tous les titres produits pour Disneyland Paris, quel est votre préféré ?
Je dirai « Chante, C’est Noël », composé par Vasile Sirli, ancien Directeur de la Musique de Disneyland Paris. J’adore cette chanson. Elle est à la fois rythmée et fédératrice. C’est une chanson qu’on écoutait également en famille, notamment avec ma sœur, et je me rappelle ses enfants qui sautaient autour du sapin en l’écoutant !
Pouvez-vous nous en dire plus sur les différentes façons de célébrer Noël dans les spectacles de Disneyland Paris ?
Ce qui est formidable à cette époque de l’année à Disneyland Paris, c’est qu’on peut proposer toutes sortes de couleurs de Noël à nos visiteurs et chacun y trouve son compte. On peut faire du big band, du traditionnel à la Dickens, et on peut tout aussi bien se retrouver à faire de la pop ! C’est le côté fun de Disney. Comme dans Un Noël Fantastitch que j’ai créé en 2017 au Théâtre du Château. C’était une sorte de C’est Magique ! version Noël, plein d’énergie, très coloré. J’avais même insisté pour que Minnie chante la chanson de Mariah Carey, « All I Want For Christmas Is You ». On en a fait un numéro façon cabaret. Je me suis amusé comme un fou ! La première année, je m’étais aussi lâché sur les accessoires. Il y en avait partout ! Mais j’adore ça ! Ils aident vraiment à raconter les histoires. J’aime qu’une chorégraphie ait du sens et les accessoires nous aident vraiment en la matière. Je me rappelle le tableau sur Toy Story où les danseurs arrivaient avec ces grandes peluches de Buzz, Woody, Jessie, ou encore M. Patate. C’est très ludique. Enfant, quand j’allais voir des spectacles, j’étais toujours attiré par les détails et les accessoires. Cela m’a toujours passionné.
Que représente pour vous le fait de créer et de superviser les festivités de Noël de Disneyland Paris ?
C’est beaucoup de travail, mais pour moi, c’est surtout une chance unique. J’ai toujours été un fou de Noël. Quand on est petit, on l’attend longtemps et ça passe très vite. À Disneyland Paris, Noël commence dès le début du mois de novembre. C’est comme un énorme calendrier de l’Avent de presque 50 jours ! Quant à moi, je commence à y travailler encore bien plus tôt. C’est un rêve qui se réalise !
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