Daredevil: Born Again, Notre avis

Matt Murdock, un avocat aveugle doté de pouvoirs surhumains, se bat pour la justice grâce à son dynamique cabinet d’avocats, tandis que l’ancien chef de la mafia Wilson Fisk poursuit ses propres activités politiques à New York. Lorsque leurs identités passées commencent à émerger, les deux hommes se retrouvent sur une trajectoire de collision inévitable.

Un œil dans le rétro


2015. Sur Netflix, Marvel s’apprête à frapper un grand coup, avec Daredevil, une série sombre, violente, dotée d’un casting épatant et de l’idée de se hisser au niveau des productions HBO. Le succès est immédiat, retentissant, et ouvre la voie à deux autres saisons, quatre spin-offs et une série crossover. Un rythme de production effréné, des reproches persistants et une certaine saturation vont progressivement tuer l’intérêt du public pour cet univers un peu à part du MCU, et c’est dans une certaine indifférence que Netflix tire la prise en 2019.

2022. Rebondissant sur le caméo de Matt Murdock dans Spider-Man : No Way Home, une nouvelle série est lancée pour Disney+, intitulée Born Again, en hommage à un arc de comics important du personnage. La « série » est découpée en deux parties, la deuxième étant actuellement en tournage.

2023. Les premiers retours-tests sont si peu enthousiastes que le projet repart presque de zéro, avec reshoots massifs et remontage, histoire de rajouter des scènes en costume, tout en la canonisant officiellement dans le MCU.

2025. Matt is back. Daredevil est en ville. OUF.

Littéralement le public à ce moment

Le point scénario

Born Again, c’est avant tout une histoire en miroir, voire en miroirs, entre Matt Murdock et Wilson Fisk qui ont chacun volontairement rangé leur alter ego au placard pour changer les choses « de la bonne façon ». Mais le système, c’est le système, avec sa bureaucratie, son inhumanité, ses codes, et surtout son immobilisme. Les deux protagonistes vont donc lutter autant pour leur objectif que contre eux-mêmes ; mais le veulent-ils vraiment? Là-dessus la série est très bonne, et se permet même des moments qui malmènent l’image de notre avocat préféré, notamment une scène de négociation pour la libération d’un suspect, une petite merveille d’écriture qui fera grincer des dents, ou un double-combat parfaitement chorégraphié et monté.

Fisk a-t-il vraiment changé depuis Echo? En tout cas il s’est inspiré de certains dirigeants bien réels

La série donne beaucoup l’impression de vouloir aborder des sujets durs, parfois très liés à l’actualité (au hasard, la radicalisation de la police) mais hésite un peu à mettre les mains à fond dans le sujet, et cela reste en surface.

Dans le même temps, un nouveau venu en ville, Muse, fait figure d’antagoniste plus classique et comic book, mais qui agit comme un déclencheur sur nos protagonistes.

Muse, en chair et en toile

Netflix + Disney+ = la formule gagnante ?

Dès le premier épisode, le ton est donné. La séquence d’ouverture, franchement marquante malgré ses effets numériques bien baveux, ramène les personnages des précédentes saisons, fait des références métas au retour de la série, enchaîne sur un plan séquence efficace (la marque de fabrique) et finalement claque la porte sur tout cela pour nous emmener sur la vraie saison 4. Tout le monde n’a pas apprécié le procédé, j’en ai été franchement satisfait, avant tout par la joie de replonger dans cet univers, et grâce à une mise en scène viscérale.

Et au moins là on attend pas 13 épisodes pour voir le costume, hein la saison 1 ?

Un petit résumé introductif n’aurait pas été de refus pour le grand public, après 7 ans d’absence c’était un minimum.

Rapidement, cette saison 4 enchaîne les épisodes qui n’avaient pas convaincu en session test : Daredevil a rangé le costume, les histoires de tribunal s’enchaînent. Comme à la grande époque Netflix, le rythme ralentit énormément avec de grandes séquences de discussions qui remplissent des épisodes de presque une heure. Cela donne un peu l’impression d’être revenus dix ans en arrière, le binge watching en moins !

Progressivement, on commence à repérer les reshoots, qui essaient de mettre en avant le MCU. On tique sur des trucs de scénario, des comportements de personnages un peu faibles, et on comprend ce qui a été réécrit un peu vite.

La série a des fulgurances de mise en scène comme, subtileS, avec ce divan de psy

Bref l’évolution du développement de la saison est flagrant, et cela ressemble moins au Diable de Hell’s Kitchen qu’à un monstre de Frankenstein (mais un gentil monstre tout de même). Peut-être cela sera-t-il plus harmonieux dans la seconde partie, puisque tout le matériel pré-reshoot aura été utilisé.

Un casting entre tradition et modernité ?

Évidemment, le bonheur de cette saison est d’avoir fait revenir les grands atouts de la série : Charlie Cox en Matt Murdock, Vincent d’Onofrio en Wilson Fisk, Jon Bernthal en Punisher et un certain nombre de personnages secondaires comme Vanessa (Ayelet Zurer), le grand amour de Fisk. Ils faisaient déjà l’unanimité il y a 10 ans, ils n’ont pas changé d’un iota et remplissent le contrat avec brio. Cela aide beaucoup à prendre la saison comme une continuité.

A côté, certains personnages majeurs sont mis de côté (pour le moment?), et d’autres issus du MCU viennent renforcer les liens avec les films et séries. Sans spoiler, pensez Miss Marvel et Hawkeye. Bon d’accord, on a connu plus excitant, surtout que cela se produit notamment dans un épisode 5 qui a moins convaincu le public.

Même la photographie est différente sur cet épisode (oui c’est le papa de Miss Marvel)

La renaissance de Daredevil ?

Que dire de ce retour du justicier à cornes ? Avant tout, c’est le plaisir de retrouver un des meilleurs castings Marvel, dans une ambiance qui avait fait le succès de la série à ses débuts. Parfois bancale, parfois frustrante, l’histoire met surtout ses personnages en avant, leurs émotions et leurs dilemmes. Attention aux fans qui mettent les trois premières saisons sur un piédestal en jetant cette suite aux ordures, les souvenirs sont teintés de nostalgie et écartent des problèmes qui faisaient hurler il y a dix ans.

Un court métrage sur le punisher est actuellement en chantier

Globalement, Born Again se montre à la hauteur, j’en ai été très content, au point de me jeter sur chaque nouvel épisode dès sa sortie. J’attends évidemment la « deuxième partie » de la saison avec joie.

Pour finir, une petite anecdote pour briller en société : avec Daredevil, Charlie Cox est l’acteur avec le plus de temps d’écran de tout le MCU! Et heureusement pour nous, ce n’est pas fini !

Christian
Je m'appelle Christian, j'étais rédacteur "musiques de films", aujourd'hui j'écris des critiques et des articles sur Star Wars, Marvel et autres pour ED92! J'aime les univers partagés, les grandes sagas et si ma plume est parfois dure, c'est que je suis un grand rêveur qui attend qu'on me raconte de bonnes histoires