Maya Lopez se réfugie dans sa ville natale après les événements de la série Hawkeye. Elle doit faire face à son passé, renouer avec ses racines amérindiennes et embrasser le sens de la famille et de la communauté si elle espère un jour aller de l’avant.
Echo. Voilà une série qui porte bien son nom. Que cela soit volontaire ou non, il y a des résonances dans et autour l’œuvre.
D’abord, tel un ricochet, la protagoniste principale a été vue dans la série Hawkeye, donnant une impression assez désagréable de spin-off de spin-off. Le premier épisode remplit littéralement les trous de la vie de Maya entre des flashbacks de Hawkeye. Marvel Studios enfonce le clou en créant pour l’occasion le label « Spotlight », indiquant des œuvres « non nécessaires pour comprendre l’intrigue principale des films » ; une manière comme une autre de répondre aux critiques d’éparpillement du MCU mais assassinant l’intérêt du grand public pour la série. Clairement, cette série n’a de conséquences que sur elle-même, et potentiellement la future série Daredevil.
Plus mature, plus violente (pour de vrai), mais aussi mieux chorégraphiée à certains moments, Echo tente de recréer l’ambiance urbaine et les intrigues de mafia de la saga Defenders tout en faisant référence à des éléments de Daredevil. Elle s’offre dans son premier épisode un combat entre Maya et Daredevil de très bonne facture, lisible, dur, avec quelques mouvements très classes. Au passage, Marvel Studios en a profité pour recanoniser ses anciennes séries (Daredevil, JessicaJones, Luke Cage, Iron Fist, Punisher et bien sûr Defenders), qui font officiellement partie de la chronologie du MCU (nonobstant des incohérences qui posaient déjà souci il y a dix ans).
Maya Lopez, dans sa ville d’origine située dans une réserve de natifs, explore ses racines familiales, ancestrales, mais de manière très bancale. Cela vient de l’extérieur, s’impose à elle, et alors que l’on pensait suivre une série urbaine sur la pègre, on voit se télescoper des histoires de lien mystique transgénérationnel et de super-pouvoirs amérindiens. Cela permet certes un propos intéressant sur la famille face à la figure toxique du Caïd, mais cela permet surtout à la série de se finir en 5 minutes chrono de manière complètement exagérée.
Enfin, il y a l’écho des dernières séries Marvel. 5 épisodes qui ressemblent à un film de 2h30 mal découpé. L’épisode 1 est prometteur, le 2ème très correct (avec une attaque de train efficace), le 3ème hallucinant de bêtise, avant d’arriver à un épisode 4 majeur grâce au toujours impeccable Vincent d’Onofrio en Caïd ; le 5ème est comme on l’a vu expédié après une mise en place très laborieuse.
Les décors sont globalement propres et bien filmés, là où les flashbacks sont souvent laids car trop visiblement tournés en studio. Et comme souvent avec les productions Marvel post-Endgame, on se demande “vers quoi on va? Quel est le plan de tout cela? Y en-a-t’il seulement un, à part étaler et créer une nouvelle super-héroïne que l’on ne reverra probablement jamais?”
Niveau casting, on retrouve logiquement Alaqua Cox, que personnellement je trouve très bien dans son rôle malgré les critiques récurrentes sur ses qualités de jeu. On ne peut clairement pas la qualifier d’héroïne, et c’est rafraîchissant, mais une partie du public a estimé le personnage détestable; il est vrai que ses décisions ont souvent des dommages collatéraux sur son entourage sans qu’elle semble s’en émouvoir. Assassine en quête de revanche et de pouvoir, elle est intéressante à suivre jusqu’à ce que la série la transforme en super-héroïne-princesse-Disney, dans ce qui commence à ressembler à un cliché d’écriture sur la force du clan, etc.
En face, Vincent d’Onofrio enfile à nouveau sa veste de Caïd avec son flegme meurtrier habituel. Le personnage lui va toujours comme un gant et son talent magnifie toutes les scènes où il est présent, bien plus que dans Hawkeye. Gravitant autour, de nouveaux personnages arrivent, avec plus ou moins de bonheur : Tantoo Cardinal joue avec beaucoup de justesse la grand-mère de Maya, alors que le cousin gaffeur irritera rapidement le spectateur. On passera vite sur les figurants de l’épisode 3 tant ils sont ridicules de cabotinage.
La production a pris soin d’intégrer avec élégance voire pertinence la communication par langue des signes (Maya est sourde-muette) ainsi que la culture chacta dont est issue le personnage.
Au final, critiquée dès son annonce, mal portée par Marvel Studios, littéral trait d’union entre l’ère Netflix et la très prochaine série Daredevil – Born Again, bancale dans son rythme et son intrigue voire bâclée sur la fin, Echo est loin d’être inintéressante ou honteuse. Elle a le mérite d’être courte, âpre, de porter quelques thématiques et pas juste un scénario et d’enfin offrir des affrontements bien filmés.
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