En cette période riche en anniversaires – Pinocchio a fêté ses 80 ans le 7 février dernier -, nous poursuivons notre visite de Fantasyland à travers les productions du premier âge d’or des Walt Disney Animation Studios (1937-1942).
La première Princesse Disney
Notre florilège commence tout naturellement par Blanche-Neige et les Sept Nains (1937), le tout premier long-métrage animé des Studios, évoqué dans l’attraction Blanche-Neige et les Sept Nains, la boutique La Chaumière des Sept Nains et le Pays des Contes de Fées.
L’une des grandes forces du film tient à son équilibre parfait entre l’émerveillement et la peur, grâce à une animation de haut vol et à des effets spéciaux derniers cris pour l’époque, notamment dans la scène de la fuite dans la forêt et la transformation de la Reine.
L’organisation de l’attraction et de la boutique reposent sur la même idée. Dans la première, l’émerveillement est présent à chaque fois que nous sommes en compagnie de Blanche-Neige, au début dans la chaumière des Nains ou à la fin avec son Prince. Et pour ce qui est de la peur, elle saisit immanquablement le visiteur lorsqu’il se retrouve, tout comme notre Princesse, perdu dans la forêt, poursuivi par la Reine devenue Sorcière.
Dans le même esprit, La Chaumière des Sept Nains se découpe en deux parties, avec d’un côté, l’inquiétant château de la Reine, qui prolonge le thème de la file d’attente de l’attraction, et de l’autre la fameuse chaumière. Pour rendre cette dernière encore plus chaleureuse, les Imagineers se sont attachés à reconstituer avec beaucoup de respect la scène dans laquelle les animaux font la lessive dans la mare au son de « Sifflez en travaillant », ainsi que la décoration intérieure de la maison. On y retrouve ainsi un grand nombre de détails inspirés du film, comme les outils, les différents ustensiles de cuisine, ou encore les noms des nains sculptés sur les lits.
La façade de la boutique possède quant à elle sa propre histoire, liée à plusieurs Classiques Disney. À Disneyland Paris, son architecture en forme de beffroi et ses vitraux caractéristiques offrent une transition idéale entre l’esthétique du Château de la Belle au Bois Dormant et celui de la méchante Reine. Pour autant, ils furent envisagés dès 1954 par les concepteurs du Parc californien pour une boutique de vêtements pour enfants baptisée à l’époque Fantasia of Disneyland. Et dans les années 2000, elle devint la Bibbidi Bobbidi Boutique, où les plus jeunes visiteurs peuvent se voir transformés en princesses ou en chevaliers, sous l’égide de la Fée Marraine de Cendrillon.
De la Toscane à la Bavière
En 1940 sortait Pinocchio sur les écrans américains, dont la chanson « Quand on prie la bonne étoile » allait devenir l’hymne Disney par excellence. À Disneyland Paris, on retrouve l’univers du film dans Les Voyages de Pinocchio, à La Bottega di Geppetto, et au Chalet de la Marionnette. Là encore, les Imagineers se sont attachés à reproduire fidèlement l’atmosphère tendre et chaleureuse du film, et notamment de l’atelier de Geppetto, tant dans l’attraction que la boutique, en recréant les horloges et boîtes à musique dessinées à l’origine par Albert Hurter, illustrateur d’origine suisse à qui Walt Disney avait confié le design de nombreux éléments d’inspiration européenne.
Comme pour Blanche-Neige et les Sept Nains et Peter Pan’s Flight, les couleurs des différents personnages de l’attraction ont été aussi particulièrement travaillées afin de s’approcher au plus près des couleurs originales du dessin animé, tout en tenant compte du rendu propre à la lumière noire.
Plus largement, l’esthétique de Fantasyland s’inspire directement de celle du village de Geppetto. Comme l’a montré l’historien de l’animation Robin Allan, pour le Classique animé, l’illustrateur Gustaf Tenggren s’était largement inspiré de la ville de Rothenburg en Bavière, connue pour avoir conservé intacte son architecture médiévale, et dont il a adapté certains édifices en leur apportant une touche « animée ». Partant de là, l’Imagineer en charge de Fantasyland Tom Morris et son équipe ont repris ces mêmes principes pour le village de Fantasyland, et notamment le « squash and stretch », cette élasticité qu’ont les personnages, transférée à l’architecture, ce qui donne au visiteur l’impression de se promener à l’intérieur d’un dessin-animé.
Variations sur une Fantaisie
Autre chef d’œuvre sorti la même année que Pinocchio, Fantasia, véritable concert animé dont deux segments sont mis à l’honneur à Disneyland Paris. « Une Nuit sur le Mont Chauve », basé sur le poème symphonique de Modeste Moussorgski, est idéalement représenté dans l’univers miniature du Pays des Contes de Fées, fidèle en cela à la vision de Walt Disney qui voyait en Chernabog un immense Gulliver au milieu d’un village lilliputien. À la différence qu’ici, ce sont les visiteurs qui semblent les géants !
Et pour ce qui est de la séquence « La Symphonie Pastorale » qui transpose la musique de Beethoven dans un univers mythologique, elle est évoquée dans une scène au début du Pays des Contes de Fées ainsi qu’à Fantasia Gelati, sous la forme d’une fresque à la fois élégante et drôle, sur laquelle Bacchus et les Centaures se régalent des glaces de la boutique. On y retrouve l’esprit des décors originaux du film signés entre autres par l’artiste de légende Ken Anderson, qui s’était inspiré pour l’occasion des paysages idylliques du Lac Majeur. Un vrai paradis sur terre !
« Sommes-nous prêts, Casey ? »
Dernier film de cet âge d’or présent à Fantasyland, l’incontournable Dumbo (1941), dont les Imagineers de Disneyland Paris ont repris deux moments mythiques, à commencer par la séquence « Le train du bonheur », que l’on retrouve à Casey Jr. – le Petit Train du Cirque. Mais saviez-vous que Casey était déjà apparu au cinéma avant Dumbo ? Ce personnage iconique figurait en effet quatre mois avant la sortie du film dans Les Secrets de Walt Disney (The Reluctant Dragon), une visite scénarisée des Walt Disney Animation Studios présentant les différentes étapes de la fabrication d’un dessin-animé. Au département des effets sonores, notre visiteur rencontrait une équipe en train de réaliser les bruitages d’une séquence autour d’une gentille petite locomotive. Casey était né !
Quant à Dumbo the Flying Elephant, il s’agit d’un étonnant numéro de cirque digne de celui du film, dans lequel notre petit éléphant s’envole dans les airs, soutenu par son ami Timothée et sa plume… magique !
Rendez-vous très bientôt pour la suite et la fin de notre visite !
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