Synopsis – Le Manoir Hanté : Une femme et son fils enrôlent une équipe hétéroclite de soi-disant experts spirituels pour aider à débarrasser leur maison des squatters surnaturels.
A l’origine de l’attraction Haunted Mansion, il y avait les visions opposées de deux Imagineers: devait-elle faire peur ou faire rire? A cette question insoluble (et qui aboutit au compromis de faire les deux) se retrouve confronté à nouveau dans le film La Maison Hantée.
Des quatre “Mansions” existantes dans le monde, le film de 2023 reprend le modèle de la toute première, la maison coloniale de la Nouvelle-Orléans, tout en développant une histoire, un “lore”, autour des lieux et de certains de ses habitants les plus fameux. Car rappelons que si l’attraction de Disneyland Paris a la chance d’avoir une histoire propre, ce n’est pas le cas ailleurs!
Le scénario tente l’intrigue à tiroirs, mais se révèle un peu incohérent quand il s’agit de relier les points à la toute fin, comme si les scénaristes avaient eu du mal à concilier leurs idées avec les éléments existants.
Car logiquement, le film joue à fond la carte des références à l’attraction, que ce soient des personnages , visuellement, musicalement, voire des citations entières. Les fans joueront avec plaisir au jeu du repérage, et le film est clairement fait pour cela, mais les nouveaux venus verront une accumulation d’éléments parfois mal connectés entre eux.
Pour arpenter les couloirs lugubres de la Maison Hantée, nous avons droit à une équipe très cartoonesque de pseudo-experts, très clichée mais qui offre quelques blagues drôles. Si le comique de Danny DeVito n’est plus à prouver, que Chase W. Dillon est adorable en petit garçon un peu dépassé par les évènements, celui qui mange l’écran par son talent est Lakeith Stanfield, toujours juste dans son jeu malgré l’agaçante propension du film à changer de registre en permanence.
Quant à la farandole de fantômes et d’apparitions, leur design est très numérique mais surtout leurs costumes oscillent entre le kitsch, le très réussi (le méchant a moyen d’impressionner) en passant par le franchement ridicule.
Humour, effroi, émotion: à vouloir jouer sur les trois tableaux, La Maison Hantée bégaie littéralement. Et à part l’émotion réussie, les deux autres points ne sont pas toujours convaincants. L’humour est souvent poussif et attendu, même s’il y a quelques gags qui font mouche, et l’épouvante va à la fois donner quelques cauchemars aux plus jeunes tout en étant trop douce pour de vrais amateurs du genre. Le film va avoir du mal à trouver son public.
Pour conclure, Le Manoir Hanté assure de passer un moment sympathique, surtout pour les fans, mais frustre de ne pas pouvoir aller au bout de sa vision, avec un bon casting qui joue des personnages trop vus. Parfait pour échapper à la canicule, mais on s’étonnera vite qu’il ne soit pas sorti directement sur Disney +.
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