Initialement inscrit dans la culture orale populaire, La Belle au bois dormant a inspiré le conte issu du très célèbre recueil de Charles Perrault paru en 1697. L’histoire diffère légèrement de celle du film. Elle pourrait se résumer simplement en quelques mots.
Pour le baptême de la princesse, tout le royaume est invité, excepté une méchant fée. Celle-ci vexée de ne pas avoir reçu d’invitation jette une malédiction à l’enfant :
« elle se piquera le doigt à la pointe d’une quenouille et en mourra. »
Toutefois, les bonnes fées, qui dans le conte sont au nombre de 7, contrent le mauvais sort en le nuançant : « la princesse ne mourra pas mais tombera dans un long sommeil séculaire. »
Malgré l’interdiction lancée par le roi d’utiliser des fuseaux, la jeune fille fait la rencontre d’une vieille fileuse dans le château. Elle se pique le doigt et tombe endormie.
Près de 100 ans plus tard, un prince trouve le château envahi par la végétation et réveille la princesse avec un baiser (et non avec un viol comme le laissent supposer certaines rumeurs).
La grande différence réside dans la suite du conte puisque, à la différence du film, il ne s’arrête pas là. En effet, le prince et la princesse rentrent au château et se marient. De leur union naissent deux enfants. La mère du Prince, décrite alors comme une Ogresse, décide d’enlever sa belle-fille et ses petits enfants afin de les manger. Heureusement, le Prince, son fils arrive à temps et sauve sa famille.
Le début du film est assez similaire au conte et s’ouvre sur une page d’un livre d’histoire. Dans un lointain pays imaginaire du XIVe siècle, un roi et une reine célèbrent la naissance de leur fille, nommée Aurore. Tout le royaume est alors invité à ses festivités, y compris 3 bonnes fées, Flora, Pâquerette et Pimprenelle. Elles décident d’user de leur magie afin d’octroyer des dons à l’enfant.
Toutefois, lorsque c’est au tour de Pimprenelle, une violente bourrasque accompagnée d’un éclair vert interrompt la cérémonie. Maléfique, la puissante et méchante sorcière, vexée de ne pas avoir été conviée, jette une malédiction à la princesse. À ses seize ans, celle-ci se piquera le doigt à la pointe d’une quenouille et en mourra. Au départ de la sorcière, Pimprenelle transforme la malédiction : la princesse ne mourra pas mais s’endormira pour 100 ans. Seul le baiser d’un prince charmant pourra rompre le charme.
Cependant, terrifié à l’idée de voir sa fille chérie rattrapée par la malédiction. Le roi Stéphane brûle tous les rouets du château et ordonne aux trois fées d’éloigner la princesse du royaume et de l’élever comme une simple paysanne. Les bonnes fées s’exécutent et s’occupent donc de la princesse jusqu’à ses seize ans.
Le jour de son anniversaire, Aurore fait la rencontre fortuite du prince Philippe dans les bois. Les deux jeunes gens tombent amoureux sans savoir qu’ils sont promis l’un à l’autre. Toutefois, Aurore est arrachée à sa vie simple et paisible afin de retourner au château où une vie de princesse l’attend. Laissée seule dans sa chambre, Maléfique l’hypnotise et la conduit jusqu’à un rouet où elle se pique le doigt.
Entre temps, la sorcière s’est assurée d’emprisonner le prince afin que nul ne puisse réveiller Aurore. Cependant, aidé des 3 fées, il réussit à s’échapper. Maléfique, transformée en dragon, est alors vaincue par Philippe qui se hâte d’éveiller sa belle par un baiser.
Fort du succès de Cendrillon, Walt Disney souhaite démontrer la supériorité de ses studios face aux autres. Il voit alors en La Belle au bois dormant l’opportunité de faire du film un véritable chef d’œuvre. En juin 1952, Joe Rinaldi et Ed Penner soumettent une première version du scénario à Walt Disney. Il refuse car il juge qu’elle contient beaucoup trop de similitudes avec Blanche-Neige et Cendrillon.
Walt Disney est alors conscient des difficultés que pose la réécriture de ce conte. En effet, tout comme Cendrillon et Blanche-Neige, il est indispensable d’étirer le scénario afin d’en faire un long-métrage. De plus, la scène du baiser (qui fait polémique aujourd’hui) se devait d’être intense si bien que les scénaristes ont décidé qu’Aurore devait rencontrer le Prince et en tomber amoureuse avant.
Les décors s’inspirent très largement des travaux préparatoires d’Eyind Earle, mais aussi d’œuvres médiévales. Ainsi, John Hench, animateur sur le film, eut le coup de foudre pour la célèbre série de tapisseries La Chasse à la licorne. Les tapisseries du film ont donc pour principale source d’inspiration ces dernières.
On peut aussi noter des emprunts au film Henry V de Laurence Olivier et au Roméo et Juliette de Renato Castellini. Certaines scènes font même office de véritables hommages à ces œuvres cinématographiques. Ainsi, la célèbre image d’Aurore endormie n’est pas sans rappeler l’héroïne tragique qu’incarne Juliette dans sa crypte.
À sa sortie, le film n’a pas eu un énorme succès, surtout en comparaison avec celui de Blanche-Neige. En effet, il fut beaucoup critiqué, notamment pour le budget qui lui a été alloué, alors jugé scandaleux.
Toutefois, avec ses nombreuses ressorties, il a accusé un succès sur le long terme. Il est aujourd’hui considéré, sans conteste, comme un classique Disney. Il est, par ailleurs, classé dans cette catégorie sur Disney +.
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