Lettre à Natacha Rafalski

Chère Natacha,

Vous ne me connaissez pas. Je suis un fan de Disneyland Paris de la première heure. Ma première visite remonte à 1993, vous n’aviez pas encore entamé votre carrière au sein de la Walt Disney Company.

Depuis quelques mois (années ? ), jamais Disneyland Paris ne m’a donné aussi peu envie de venir. La politique agressive envers les détenteurs de pass annuels, les augmentations toutes aussi agressives des tarifs, la diminution de l’expérience Disney, l’absence de vraies nouveautés (si on excepte Spider-Man, W.E.B adventure), sont autant de facteurs qui me poussent à ne plus revenir à Disneyland Paris. Même Mickey est fatigué de tendre le même cadeau à Minnie sur Main Street, sa statue est un recyclage des 25 ans, et depuis, chaque année, elle est ressortie pour Noël. À défaut d’avoir une vraie expérience Disney, les guests pourront avoir une expérience de fête foraine avec les courses de Spider-Bots. Et ce n’est pas la nouvelle tarification dynamique (où les prix pourront varier en fonction de la saisonnalité et de la demande) qui changera la donne. Dynamique uniquement au bénéfice de Disneyland Paris. Pour le guest, on ne doute pas que ces tarifs dynamiques ne sont rien d’autre qu’une augmentation déguisée, une énième augmentation ou une autre façon de faire les poches des guests ! Si le prix était à la hauteur de l’expérience, ça passerait peut-être mais justement, le prix n’est pas à la hauteur de l’expérience !

La baisse de la qualité des nouveautés en est un autre. On citera Avengers Assemble: Flight Force, ou encore le saccage du Nautilus. Et ce n’est pas la refonte des studios qui pourra améliorer les choses. Dans Avengers Campus, l’asphalte a été simplement remplacé par des pavés, on ajoute un peu de végétation et le tour est joué. Ce n’est pas une rethématisation mais un simple relooking ou l’art de Walt Disney Imagineering semble avoir complètement disparu au profit d’une simple décoration ou le storytelling est réduit au strict minimum.
Autrefois, on pouvait s’amuser à rechercher les détails, les références cachées. Aujourd’hui, storyline comme storytelling paraissent être devenus des gros mots.

Il y a bien quelques timides éclaircies par moment, Disney Electrical Sky Parade en est une. Tales of Magic en est une autre. Mais lorsque l’on voit pour cette dernière la communication basée uniquement sur la débauche de technologie et non sur la storyline, on peut craindre le pire. Disneyland Paris paraît avoir oublié qu’il faut vendre du rêve, une histoire en faisant appel aux émotions, il ne s’agit pas de vendre un show en se basant sur le nombre de drones ! Rappelons que ce show sur Main Street était attendu depuis des années.

Ce n’est pas la dernière mesure en date qui me fera changer d’avis sur Disneyland Paris, une nouvelle qui serait presque passée inaperçue ! Presque !
C’est aussi une nouvelle qui nous rappelle, nous les fans, de très mauvais souvenirs. On se croirait revenu dans le passé, sous l’ère de Philippe Gas, quand le resort se portait très mal, que les attractions n’étaient plus entretenues, que des champignons poussaient sur Main Street Usa, et que l’on faisait rentrer du cash en bradant les billets d’entrée. Quand le resort était dans un tel état financier que certains lands n’ouvraient que l’après-midi par mesure d’économie.
Aujourd’hui, Disneyland Paris est rentable, même très rentable. C’est même une machine à cash pour la Walt Disney Company. L’argent rentre, notamment, comme je l’ai dit plus haut, en raison d’une politique tarifaire toujours plus agressive.
Apparemment cette rentabilité n’est toujours pas suffisante. Il faut donc poursuivre les économies de bout de chandelle. La dernière en idée en date, mise en place pour la saison de Noël, l’une des plus chargées de l’année, est l’ouverture décalée de certaines attractions : Le Pays des Contes de Fées, Casey Jr, Autopia, Blanches-Neige et les sept Nains, Cars Road Trip (pour cette dernière, elle pourrait même fermer définitivement, vu sa piètre qualité).
L’ouverture décalée, voilà qui dégradera encore un peu plus l’expérience des guests.

Lorsque l’on apprend ça, on ressent une fâcheuse impression de retour en arrière ! Le parc Disneyland manque cruellement de nouveautés (aucune extension depuis 1995 !). Les temps d’attentes sont parfois longs, très longs, dégradent parfois l’expérience Disney. Peu importe, les Disney Premier Acces sont là et participeront à augmenter les bénéfices.

À croire que Disneyland Paris n’apprend jamais rien de ses erreurs ! Et la liste des erreurs s’allonge mois après mois.
Disneyland Paris est très certainement le dernier parc de la Walt Disney Company, loin derrière ses grands frères, en termes de magie et surtout en termes de qualité que l’on est en droit d’attendre d’un parc Disney.
Lorsque l’on voit la concurrence se démener et augmenter ses propres expériences, on se demande quand la belle au bois dormant se réveillera.

La logique “tout comptable” commence sérieusement à se voir.

Un fan de la première heure, mais surtout un client mécontent.

*cet article est une lettre ouverte à Natacha Rafalski

Kinai
Disney et moi, c’est une longue histoire d’amour. Je suis tombé dedans petit, et je n’en suis jamais ressorti. Du cinéma aux parcs d’attractions, en passant par l’histoire de Walt Disney Company, jusqu’aux BD, tout me passionne.