Mesdames et Messieurs, et vous les enfants : bienvenue à bord du vol « Raya’n Air » où nous vous proposons de voler à dos de dragon pour vivre une aventure épique : accrochez-vous ! Et découvrez Raya et le dernier dragon.
Fiche technique
– Titre original : Raya and the last dragon
– Titre français : Raya et le dernier dragon
– Production : Walt Disney Animation Studios
– Réalisation : Don Hall et Carlos López Estrada
– Date de sortie :
- 5 mars 2021 aux États-Unis
- 4 juin 2021 en France
– Durée : 107 min
– Musiques : James Newton Howard
Raya et le dernier dragon, synopsis
Quelque part en Asie, Kumandra était une terre prospère où les humains vivaient en harmonie avec les dragons.
Un jour, une force maléfique fait son apparition : le « Druun ». Il ravage tout sur son passage, transformant tout ce qui vit en pierre.
Les dragons s’unirent pour tenter de sauver Kumandra et ses habitants. Mais ils furent pétrifiés à leur tour, à l’exception de Sisu. Ce dernier dragon utilisa sa magie pour créer la Pierre Dragon, capable de repousser le Druun et de garder sauf Kumandra.
Mais le pouvoir de cette pierre attire les convoitises et divise les hommes autant que leur territoire. Kumandra qui représentait autrefois une rivière en forme de dragon au milieu des terres, est désormais scindée en cinq contrées : Croc, Cœur, Dos, Griffe et Queue du Dragon, selon la partie géographique choisie par les différentes tribus.
Chaque peuple convoite la pierre pour utiliser sa puissance, mais elle est conservée précieusement au sein de Cœur du Dragon.
500 ans plus tard, le chef Benja entraîne sa fille Raya pour qu’elle devienne à son tour gardienne de la pierre. En dépit des différents entre les peuples, il croit à la réunification. Il décide d’inviter les cinq nations, leur expose vouloir mettre les querelles de côté afin de reformer Kumandra.
Raya suit l’idéologie de son père et se rapproche de la fille de la cheffe de Croc du Dragon : Namaari. Elles sont toutes les deux passionnées par les dragons. Raya, heureuse de sa nouvelle amitié, décide de lui montrer la Pierre Dragon. C’est alors que Namaari révèle son vrai visage, elle s’est servie de Raya pour connaître l’endroit où était gardée la pierre, la dérober et la remettre aux siens.
Lors de cette bataille, le précieux gemme est malencontreusement cassé et fait revenir le Druun. Il change en pierre des malheureux sur son passage, dont le chef Benja qui a tout juste eu le temps de donner un morceau de la pierre à sa fille. Chacun des chefs de tribus s’emparent des morceaux restants et prennent la fuite.
Raya, terriblement déçue d’avoir été trahie par son amitié naissante avec Namaari, part à travers les différentes provinces afin de réunir tous les morceaux de la Pierre Dragon. Peut-être trouvera-t-elle aussi un moyen de faire revenir la grande Sisu ? Elle seule sait comment sauver l’humanité et faire renaître de ses cendres Kumandra…
Des débuts chaotiques de Raya et le dernier dragon
En projet depuis mai 2018, Raya et le dernier dragon s’appelait initialement Dragon Empire. Le projet évoquait une version différente de l’histoire que l’on connait aujourd’hui. L’intrigue se déroule dans un lieu fictif aux influences asiatiques. Il parle d’une jeune fille nommée Jan-Nin qui serait accompagnée dans sa quête par Bolin, son mentor âgé de 900 ans. La réalisation avait été confiée à l’époque à Paul Briggs (La Reine des Neiges, Les Nouveaux Héros) et Dean Wellins (Raiponce, la Princesse et la Grenouille). Adele Lim a rejoint l’équipe en octobre 2018 pour participer au scénario, ainsi, l’histoire évolue considérablement. Lors de sa présentation officielle par Disney lors de la D23 Expo de 2019, le synopsis a été transformé. Le long-métrage se nomme désormais Raya et le dernier dragon. L’actrice Cassie Steele est mise en avant pour tenir le rôle de Raya.
En 2020, le projet a été finalement remis entre les mains de Don Hall à qui l’on doit l’admirable Vaiana : la légende du bout du monde et au réalisateur Carlos López Estrada. Des changements en entrainent d’autres. Cassie Steele cède finalement sa place à Kelly Marie Tran pour le rôle de Raya.
Les remaniements d’équipe, les changements de scénarios et la pandémie de la Covid grandissante n’ont pas arrangé les affaires du film.
Sa sortie étant initialement prévu le 20 novembre 2020, il a été décidé de la reporter au 5 mars 2021 et de sortir le long-métrage simultanément en salles et sur Disney+ aux États-Unis. En France, la crise sanitaire étant loin d’être maitrisée, le film a donc été repoussé plusieurs fois. Il sortira finalement le 4 juin 2021, uniquement sur la plateforme Disney+.
Une invitation au voyage
Du Laos au Cambodge en passant par le Vietnam, Raya et le dernier dragon s’inspire des paysages et des cultures du continent asiatique en nous proposant de poser nos valises dans une région imaginaire faisant référence à l’Asie du Sud-Est. C’est une réelle invitation au voyage et le film bénéficie d’une grande beauté visuelle.
Au fur et à mesure que Raya avance dans sa quête, on passe par tous les climats : le désert aride, la végétation luxuriante d’une zone tropicale, les terres enneigées… Chaque atmosphère personnifie une région attribuée à un peuple. C’est une réelle prouesse technique d’avoir travaillé sur cinq identités graphiques différentes. Les paysages sont magnifiques. Parfois, nous n’avons pas l’impression d’être dans un film d’animation mais plutôt dans un reportage nous offrant des paysages plus grandioses les uns que les autres.
Depuis quelques années, les Studios Disney se tournent vers les épopées épiques au détriment des contes originaux cadencés de chansons. Je comprends qu’ils veulent se diversifier mais Disney reste le maître incontesté lorsqu’il s’agit de mettre en musique les aventures d’un ou de plusieurs personnages. Je respecte parfaitement ce choix mais j’avoue que cela m’a manqué.
Avec ses sonorités asiatiques caractéristiques, la bande son est orchestrée par James Newton Howard et c’est une pure merveille auditive. La musique souligne les scènes d’action avec justesse et donne une dimension additionnelle à l’aventure qui se joue devant nous.
Raya et le dernier dragon, une odyssée qui manque de relief
Beaucoup d’ingrédients sont réunis pour faire de Raya et le dernier dragon un grand succès, sans pour autant nous enthousiasmer.
Outre-Atlantique, de grands noms ont pourtant été sélectionnés pour incarner les personnages principaux tels que Kelly Marie Tran (Raya), Awkwafina (Sisu), Sandra Oh (Virana, la cheffe de Croc du Dragon) et Daniel Dae Kim (le chef Benja).
De même en France avec Émilie Rault (Raya), Frédéric Chau (Benja), Géraldine Nakache (Sisu) et Anggun (Virana) qu’on a eu plaisir à accueillir dans le monde du doublage.
Entourée de personnages secondaires plus ou moins attachants (on retiendra surtout son fidèle ami l’adorable Tuk Tuk), Raya, aussi courageuse qu’elle soit, est un personnage plutôt lisse. Elle semble se rapprocher de Mulan par sa bravoure sans pour autant l’égaler. Quant à Sisu, originale, elle apporte une touche de fraicheur. Mais le personnage manque de subtilité comme pourrait l’avoir Maui ou le Génie par exemple. Elle passe malheureusement pour une pâle copie de Mushu qui tente de faire de l’humour avec sa maladresse. Elle laissera sans doute indifférent le public adulte.
Raya, un film trop prévisible.
Autre point d’ombre au tableau : tout semble trop facile et prévisible. Les événements manquent de relief pour s’avérer être une vraie aventure fantastique. La création d’un vrai méchant d’envergure aurait sans doute donné plus de corps au récit.
Heureusement quelques belles scènes d’action et d’émotion sauront rattraper les spectateurs égarés. Cette touche émotionnelle s’ajoute aussi par une jolie morale. La confiance et le pardon sont mis en avant et font toute l’originalité de cette dernière qui d’habitude traite plutôt d’amour ou de quête de soi.
La maxime qui clôture ce film fait parfaitement écho à l’actualité mondiale. En pleine pandémie, nous savons plus que jamais que l’union fait la force et qu’il faut savoir mettre de côté sa fierté pour faire le premier pas et avancer ensemble, même si cela est difficile.
Parce que tout le monde a le droit à une seconde chance
Puisque le film est disponible en illimité sur Disney+ et que je n’aime pas rester sur une mauvaise impression, je l’ai regardé une seconde fois tout en réservant mon jugement.
Je vais passer pour une fanatique ou passionnée obstinée dans le meilleur des cas, mais qu’importe, Disney+ le permet, alors ne s’en privons pas !
Quelques détails ont été plus évidents à percevoir que lors du premier visionnage.
Je me suis attardée davantage sur les personnages plutôt que sur les décors. J’ai essayé de voir au-delà de ce qui m’avais charmée auparavant.
Le personnage de Raya m’est apparu un peu plus intéressant. Son caractère de guerrière a été volontairement accentué comme pour trancher nettement avec les autres personnalités de princesses que l’on connait toutes et tous. La trahison de Namaari l’ayant marquée au fer rouge, elle ne se bat pas pour se venger ou pour le plaisir de se battre, mais plutôt pour retrouver son innocence perdue en essayant d’accorder de nouveau sa confiance. C’est là l’essence même de sa quête.
Namaari quant à elle, n’est pas simplement un personnage avide de pouvoir. Elle veut la pierre pour rendre à son peuple la prospérité et la grandeur dont il a été privé depuis trop longtemps.
Les personnages secondaires qui entourent Raya dans son épopée sont, à mon sens, trop nombreux et ne sont pas vraiment développés. Ce traitement de surface est incommodant car nous n’avons pas le temps de s’attacher à des individus qui donnent la réplique au protagoniste pendant quelques insuffisantes minutes tout au long du film.
Malheureusement, je suis obligée d’assoir mon jugement face à tous ces éléments. Mais au moins j’aurai essayé de laisser une seconde chance à ce film que j’attendais avec impatience à la vue de la bande annonce.
Conclusion
On a l’impression que Disney a voulu cacher ses lacunes créatives en mettant le paquet avec des paysages captivants. Mais il s’avère être un mauvais tour de passe-passe qui détourne le regard du spectateur pour qu’il essaye d’oublier que le récit n’est pas vraiment abouti. Ce n’est pas ce à quoi Disney nous a habitué et je le regrette fortement.
Bon mais pas sensationnel. Entre paysages époustouflants et musiques envoûtantes, Raya et le dernier dragon nous entraine dans une histoire familiale sans grande complexité, qui plaira à tout public. Disney a su une fois de plus nous émerveiller grâce à une animation impeccable. Malgré cela, l’histoire ne parvient pas à nous transcender et le voyage annoncé ne nous permet pas d’aller plus loin que notre canapé…
On aime
- Découvrir une nouvelle épopée Disneyenne
- L’animation très soignée
- Les décors et les musiques formidables
On n’aime pas
- L’histoire sans relief
- L’humour un peu lourd ou inexistant
- L’absence de chansons