TWDC a terminé l’année 2019 à la vitesse de la lumière, notamment grâce aux derniers épisodes de la franchise Star Wars et au lancement de Disney+.
Mais malgré un record au box-office et 28,6 millions d’abonnés à Disney+ en moins de 3 mois, l’action du plus grand groupe de divertissement du monde ressortait en très légère baisse (-0,16 %) lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.
Mais toutes activités comprises, le groupe a obtenu des résultats supérieurs aux attentes pour son premier trimestre 2020. Son chiffre d’affaires a bondi de 36 % pour atteindre 20,85 milliards de dollars alors que les analystes tablaient sur 20,76 milliards de dollars, selon Factset. Le bénéfice par action est ressorti à 1,53 dollar quand Wall Street misait sur 1,46.
Les Walt Disney Studios ont généré 1,1 milliard de dollars au box-office américain durant cette période, soit une hausse de 67 % par rapport à l’année précédente. Les résultats ont été plombés par la perte d’exploitation de 60 millions de dollars du petit dernier des 20th Century Studios.
Bob Iger s’est félicité des succès de ses deux derniers blockbusters, « La Reine des Neiges II » et « Star Wars: l’Ascension de Skywalker », qui ont chacun dépassé le milliard de dollars de recettes. En tout (avec « Captain Marvel », « Aladdin », « Le Roi Lion », « Toy Story IV » et « Avengers: Endgame »), TWDC a réalisé 11 milliards de dollars de recettes dans le monde, « qui explose le précédent record de 7,6 milliards que nous avions établi en 2016 », rappelle-t-il.
Le patron a admis que le dernier épisode de la franchise « Star Wars » marchait moins bien sur certains marchés, comme la Chine, « parce que les gens n’ont pas grandi avec cette franchise (…), ils n’ont pas eu envie de prendre le train en marche aussi tard ». Il pense que « The Mandalorian », la série télévisée sur Disney+ ne posera pas ce problème car « vous n’avez pas besoin de savoir quoi que ce soit sur l’histoire de Star Wars ».
Les revenus de Studio Entertainment pour le trimestre sont passés de 1,8 milliard de dollars à 3,8 milliards de dollars.
C’est le secteur du pôle télévision du groupe qui a le plus souffert avec une baisse des recettes publicitaires de 1,5 % de la chaîne amirale ABC au cours de ce dernier trimestre, pour atteindre environ les 775 millions de dollars. Quant aux chaines câblées du groupe, elles se portent très bien avec des revenus publicitaires en augmentation de 2,4 %, pour atteindre 1,1 milliard de dollars.
Lancé le 12 novembre dernier, le service a déjà conquis 28,6 millions d’abonnés.
La série « The Mandalorian » s’est immédiatement imposée auprès du public. Mais la renaissance de Maître Yoda en poupon n’explique pas à elle seule le succès de la plateforme. Les abonnées sont aussi friands des vieux classiques des studios que des productions récentes de Pixar, mais ne se détournent pas des comédies musicales et des contenus originaux selon le PDG. « En termes d’heures de visionnage, on est à 6-7 heures par abonné et par semaine en moyenne », remarque-t-il, ajoutant pour nuancer que la période de Noël a sans doute tiré cette statistique vers le haut. Bob Iger assure que Disney+ a largement dépassé les meilleures prédictions en interne, mais n’a pas indiqué de nouveaux objectifs à plus long terme. La firme avait envisagé entre 60 et 90 millions d’abonnés d’ici la fin 2024.
Mais l’année va être riche pour Disney+ qui sera lancé en Inde fin mars, et en Europe de l’ouest entre mars et cet été. « Nous avons signé un accord avec Canal+ en France en décembre et nous négocions avec d’autres distributeurs dans la région », a détaillé Bob Iger.
Les revenus de la branche Walt Disney Direct-to-Consumer & International pour le trimestre sont passés de 0,9 milliard de dollars à 4 milliards de dollars.
Autre fait notable de ce trimestre, les multiples départs précipités qui ont obligé la société à se restructurer, et qui n’ont pas laissé tout le monde insensible.
Vendredi dernier, TWDC a en effet annoncé que le PDG de Hulu, Randy Freer, quitterait son poste à la tête du service de streaming, Hulu étant désormais intégrée directement à Disney+ au sein de la division Walt Disney Direct-to-Consumer & International.
Un autre départ important a eu lieu le week-end dernier, celui d’Emma Watts qui a démissionné de son poste de présidente de 20th Century. La direction de l’ancien studio phare de la Fox cherche donc une personne pour lui succéder.
Le départ de Catherine Powell, ancienne directrice de la branche Disney Parks & Resorts Western Region comprenant Disneyland Resort, Walt Disney World Resort et Disneyland Paris. Cette division est maintenant gérée par Bob Chapek, président de la branche Disney Parks, Experiences and Products.
Ce départ a engendré beaucoup d’autres changements au sein de la Walt Disney Company: Josh D’Amaro, ancien président de Disneyland, a pris la présidence de Walt Disney World. Rebecca Campbell, qui était à la tête des branches Europe, Middle East and Africa Direct-to-Consumer est devenue présidente de Disneyland Resort, l’ancien président de Walt Disney World, Georges Kalogridis est devenu président de la branche Development and Enrichment. Et pour finir, Disneyland Paris est désormais géré par Michael Colglazier, auparavant à la tête des parcs en Asie.
Les revenus de la division Parks, Experiences & Products pour ce trimestre ont augmenté de 8 % pour atteindre 7,4 milliards de dollars, et le bénéfice d’exploitation sectoriel a augmenté de 9 % pour atteindre 2,3 milliards de dollars. La croissance du bénéfice d’exploitation pour ce trimestre est attribuable à l’augmentation des licences de marchandises « La Reine des Neiges », « Star Wars » et « Toy Story », partiellement compensée par la baisse des ventes de marchandises basées sur Mickey et Minnie, sans oublier la croissance des Resorts et centres de villégiature américains, partiellement contrebalancée par la baisse des résultats dans les parcs et centres de villégiature internationaux.
La croissance du bénéfice d’exploitation pour le trimestre peut être attribuée à la hausse des tarifs des produits dérivés des succès des studios, ainsi qu’à l’augmentation des entrées et des services dans les Resorts Disney américains, en partie compensées par la baisse des résultats dans les Parcs Disney internationaux (Paris, Shanghai, Hong Kong). Au cours du dernier trimestre, les Parcs Disney américains ont subi une hausse du prix des billets, tandis que les dépenses dans les secteurs de l’alimentation, des boissons et des produit de merchandising ont augmenté.
La croissance des Resorts et des parcs à thème américains provient, dans une moindre mesure, d’une hausse de la fréquentation, partiellement contrebalancée par la hausse des prix des entrées. Mais elle est surtout imputable à l’augmentation des dépenses des clients principalement due à la hausse des prix moyens des billets et à l’augmentation des dépenses pour la nourriture, les boissons et les produits dérivés. L’augmentation des coûts s’explique par les nouvelles offres, notamment Star Wars: Galaxy’s Edge, et par l’impact des augmentations de salaires pour les employés américains.
Disney insiste sur le succès de Star Wars : Galaxy’s Edge et de sa nouvelle attraction Star Wars : Rise of the Resistance, laquelle a atteint les objectifs fixés.
Les parcs à thèmes asiatiques, déjà impactés par les mouvements sociaux menés depuis quelques mois à Hong Kong, ont aussi été touchés par l’arrivée du coronavirus. En effet, l’épidémie a entraîné la fermeture temporaire de Shanghai Disneyland Resort (qui jusqu’ici affichait une hausse de son résultat d’exploitation) et de Hong Kong Disneyland Resort.
En effet, Bob Iger a annoncé avoir opté pour une fermeture temporaire des parcs Shanghai Disney Resort et Hong Kong Disneyland Resort face à l’expansion du coronavirus frappant la Chine. « Ces fermetures interviennent au moment où les parcs sont d’habitude très fréquentés, grâce au nouvel an chinois », précise Christine McCarthy, directrice financière de TWDC, lors de la conférence téléphonique aux analystes. S’ils restent inaccessibles pendant 2 mois, les parcs pourraient perdre 280 millions de dollars en tout pour leur deuxième trimestre, a-t-elle estimé.
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