Thunderbolts* – Notre avis

Pris dans le piège mortel tendu par Valentina Allegra de Fontaine, des parias désillusionnés doivent se lancer dans une mission dangereuse qui les forcera à affronter les recoins les plus sombres de leur passé. Ce groupe dysfonctionnel se déchirera-t-il ou parviendra-t-il à trouver la rédemption et à s’unir en quelque chose de bien plus grand avant qu’il ne soit trop tard ?

Dans les comics, les Thunderbolts sont des méchants pas forcément repentis qui sont chargés de faire du sale boulot (comme traquer des héros en fuite après Civil War). Ici, les Thunderbolts sont plutôt des personnages moralement gris et surtout fracassés par la vie. La présentation de la composition de l’équipe (en 2022 déjà!) avait refroidi pas mal de monde par son côté « équipe B ». Les Avengers (et le MCU) étant dans le creux de la vague, ces anti-héros peuvent-ils faire la différence?

Indice: oui

Let them say we’re crazy, I don’t care about that…

Le risque avec des personnages aussi perturbés était de faire un recyclage de (au mieux) Les Gardiens de la Galaxie ou (au pire) Suicide Squad. En réalité, le film parvient à tracer sa propre route en évitant pas mal de clichés du genre. Par exemple, pas de bande-son pop-rock qui servirait de cache-misère. Il y a une thématique forte dans ce film, celle de la santé mentale, parfaitement adaptée à son équipe d’anti-héros et elle est étonnamment bien traitée pour un blockbuster hollywoodien, connectant tous les personnages au service du scénario.

Le MCU qu’on aime: moins de CGI, plus de métaphores

…Let the world around us just fall apart…

Thunderbolts* est une comédie d’action qui mise beaucoup sur l’écriture de ses protagonistes, et si certains reprocheront un manque de grande pétarade, cette absence s’explique totalement (mais chut). Heureusement, les bagarres sont très bien chorégraphiées, les effets spéciaux sont impeccables (j’ai encore des traumas de la scène finale du dernier Captain America) et il y a quelques scènes qui marquent par des idées visuelles viscéralement efficaces. J’ai personnellement adoré le design de ****. Hé, qui a censuré ça ?!

…And we can build this dream together…

Vu qu’il s’agit de personnages pas vraiment nouveaux, est-il vraiment nécessaire de « faire ses devoirs » avant de voir Thunderbolts* ?

Non, pas vraiment. Black Widow permet de comprendre la dynamique entre Yelena, Alexei et Taskmaster, et Falcon & Winter Soldier pour Bucky et John Walker, le Captain-America-de-Wish. Mais clairement, le film est assez intelligent pour expliquer discrètement qui a fait quoi. Encore une preuve de sa bonne écriture.

Les 3 personnes qui ont vu le dernier Captain America comprendront cette image

Le seul problème est qu’on aimerait prolonger le plaisir, il manque littéralement un film ou une série pour montrer les personnages agir en mission chacun de leur côté. On a vu le recrutement de certains par Valentina par le passé, mais c’est un problème récurrent du MCU que de ne montrer que les grandes étapes. Imaginez, des nouvelles, ou un comics tie-in, ou une série animée…ça donne des envies de fanfiction !

Cela fait 4 ans que l’on nous tease son personnage, il était temps!

…And if this world runs out of lovers / We’ll still have each other…

Florence Pugh (Yelena) crève littéralement l’écran de son talent. Marvel Studios a eu bien raison de faire reposer l’essentiel des scènes sur ses épaules et de la laisser déployer son jeu parfaitement maîtrisé. Avec Thunderbolts* elle confirme incarner l’un des meilleurs nouveaux personnages post-Endgame.

Maintenant avec 15% d’accent russe en moins!

A côté, Red Guardian est juste assez bouffon pour ne pas être horripilant (et pourtant après son apparition dans What If j’en avais ras le bol), Wyatt Russel -US Agent- est un peu plus en roue libre que dans sa série (heureusement cela lui permet de taper très juste dans certaines scènes dramatiques) et Bucky reste l’un des mecs les plus classes du MCU, sans forcer. Oui il y a Ghost et Taskmaster aussi, si si de Ant-Man et la Guêpe et de Black Widow. Face à eux brille Julia Louis-Dreyfus (Seinfeld, Veep) en patronne de la CIA cynique et délicieusement manipulatrice, le genre de rôle qu’elle maîtrise à la perfection.

Enfin, il y a Bob. C’est qui Bob ? Eh bien c’est Bob, c’est tout.

Bob. Faites pas attention à lui.

…Nothing’s gonna stop us now

Pour conclure, sans atteindre les meilleurs films du MCU -même si après 36 films, cette expression commence à manquer de sens-, Thunderbolts* se classe sans effort parmi le haut du panier. Mieux écrit et maîtrisé que les dernières productions, drôle et fun sans tomber dans le ridicule, il parvient à raconter une belle histoire, connecter plusieurs films et séries tout en étant une étape importante pour la suite. Alors comme dirait Red Guardian, Go Thunderbolts !

Christian
Je m'appelle Christian, j'étais rédacteur "musiques de films", aujourd'hui j'écris des critiques et des articles sur Star Wars, Marvel et autres pour ED92! J'aime les univers partagés, les grandes sagas et si ma plume est parfois dure, c'est que je suis un grand rêveur qui attend qu'on me raconte de bonnes histoires