Jeudi 17 novembre, Disney France a organisé une table ronde pour la promotion de son dernier film, « Vaïana : La Légende du bout du monde ». Nous vous proposons de découvrir la retranscription de cet événement.
Deuxième partie avec la productrice Osnat Shurer, et les réalisateurs John Musker et Ron Clements.
C’est la première fois que Disney explore vraiment le monde du Pacifique, quel a été votre travail de recherche ?
Ron : John Lasseter, notre « boss » est vraiment accroc à tout ce qui est recherche. Quand John Musker a proposé l’idée d’un film se déroulant dans le Pacifique, John Lasseter a dit : vous devez y aller ! Pendant trois semaines nous avons visité les îles de Samoa, Fidji, etc… nous avons tellement appris ! L’histoire de la navigation, ils ont les plus grands navigateurs au monde ! Les Polynésiens parlent de l’océan comme d’une personne vivante. Ils ont des liens profonds avec la nature, leurs ancêtres.
Quand nous sommes revenus, nous avons pratiquement repris le travail de zéro pour incorporer ce que nous avons appris.
Osnat, c’est votre première en tant que productrice, parlez-nous de votre aventure dans cet incroyable projet
Osnat : D’abord, je tiens à dire que j’ai eu le privilège avec deux réalisateurs de légende, qui ont certainement contribué à des films qui ont bercé votre enfance !
Dans ce film, la collaboration est vraiment importante. Je suis convaincu que l’animation est l’art de la collaboration. Le groupe a commencé avec les producteurs, puis il s’est rapidement agrandi avec les scénaristes et animateurs de Disney. Et il y les personnes que nous avons rencontré durant notre voyage au Pacifique. Et aussi des experts dans leur domaine, des archéologues, des anthropologues, maîtres-tatoueur, des chorégraphes…
Cet ensemble a formé ce que nous appelons le « Oceanic Story Trust ». Il dépasse le « Story Trust » habituel de Disney, avec les gens du Pacifique qui apporte de la sincérité au film.
Pourquoi avez-vous choisi de réaliser Mini M?ui en animation traditionnelle, et pas par ordinateur comme le reste du film ?
John : Nous adorons l’animation faite à la main. Nous recherchions les possibilités de l’utiliser. Il n’y a pas que Mini M?ui, la séquence d’entrée est également en animation traditionnelle. La culture traditionnelle en Polynésie est plus accès sur la sculpture, très peu sur la peinture. Les images qui existent sont les tatouages qui permettent de véhiculer une histoire. Une idée en particulier est apparu pendant la réalisation : faire d’un tatouage une sorte de « Jiminy Cricket », la conscience de M?ui. Cet alter-ego peut contredire M?ui quand il s’emporte et se présenter comme un allié de Vaiana.
Nous avons adoré mélangé les deux types d’animation, c’était très plaisant.
Vaïana ne marque-t-elle pas un tournant parmi les héroïnes Disney ?
Ron : Oui, après Ariel, Jasmine ou Tiana, Vaïana est vraiment unique. Ce qui la rend particulière, c’est sa quête. Son voyage n’est pas pour trouver quelqu’un, mais pour sauver son monde. Il n’y a pas d’histoire d’amour, c’est une héroïne d’action. Elle est profondément éprouvée, poussée dans ses limites. Elle surmonte les tests pour devenir qui elle est vraiment.
Avec les techniques d’animation actuelles, on peut reproduire le monde façon « hyper réaliste ». Quelles limites devez-vous vous poser pour que tout cela reste un dessin animé ?
John : Il est vrai qu’aujourd’hui, on peut recréer des images tellement réelles que ça en devient dérangeant. Nous ne voulions pas tomber dans cet excès, et rester dans l’animation. Nous avons donc beaucoup poussé les détails, comme les regards, certains mouvements, mais toujours avec un enchainement quasi « caricatural ». L’animation est toujours à la frontière entre le réel et la caricature. Nous avons rendu l’océan dans toute sa force, avec des reflets naturels, mais c’est aussi un personnage !
Le rendu représente les souvenirs que nous avons gardé des îles durant notre voyage, qui présente des nuances avec les photographies des lieux.
Disney a-t-il déjà pensé à réaliser un film basé sur des cross-overs entre ses différents univers : des princesses, héros Marvel, etc…
Osnat: Dans Vaïana, si vous faîtes bien attention, il y a des clins d’œil, des références à d’autres films. Mais chaque histoire évolue dans son propre monde, avec souvent un style bien particulier. Donc mélanger tout ça dans un cross-over ne serait peut-être pas pertinent. A moins de le faire sur le ton de l’humour ou dans un contexte particulier, comme la série « Once upon a time ». Ou du prochain Disney « Les mondes de Ralph 2 »…, mais je n’en dis pas plus !
C’est sur ce « teasing » que s’achève cette table ronde. Mais avant, vous pouvez découvrir « Vaïana : La Légende du bout du monde » dès le 30 novembre au cinéma !
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